De nombreux sportifs utilisent des compléments alimentaires de BCAA pour améliorer leurs performances. Ces acides aminés à chaîne ramifiée composés de leucine, isoleucine et valine sont totalement naturels, et on les trouve dans l’alimentation de tous les jours. Ils sont également disponibles en poudre et en gélules. Au bon dosage, les BCAA sont bénéfiques et permettent aux athlètes d’atteindre leurs objectifs sportifs et de maximiser la récupération. Mais quels sont les effets des BCAA sur le cœur ? Peuvent-ils être utilisés pour améliorer la santé cardiaque, notamment chez les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ? Voyons cela de plus près.
Le cœur, un organe vital !
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité en France comme dans le monde. C’est un organe vital dont il faut prendre soin. Pour cela, il faut adopter un mode de vie sain, faire de l’exercice et s’alimenter correctement, mais aussi lutter contre le stress et éviter les habitudes malsaines comme le tabac.
Les médecins encouragent toujours les gens à bien manger et à faire de l’exercice. Ils prescrivent également des médicaments pour le cœur efficaces pour améliorer la survie, soulager les symptômes et réduire le risque d’hospitalisation. Mais ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires indésirables.
Certains compléments alimentaires peuvent aider à lutter contre les maladies cardiovasculaires, mais est-ce le cas des BCAA ?
Les effets de BCAA sur le cœur
Il y a peu d’études sur les effets des BCAA sur le cœur, mais voici ce qui en ressort :
1 – Fréquence cardiaque. Ceux qui utilisent de BCAA pour la première fois craignent d’augmenter leur fréquence cardiaque, mais la science n’a trouvé aucune preuve de cet effet indésirable. Dans 3 essais sur 30 personnes prenant des suppléments de BCAA et une étude chez le rat, les suppléments n’ont pas augmenté leur fréquence cardiaque et l’ont même réduite dans certains cas (1, 2, 3, 4). L’augmentation de la fréquence cardiaque constatée par certains utilisateurs peut être due à d’autres composants des suppléments comme la caféine.
2 – Insuffisance cardiaque. Les carences en BCAA sont associées à une incidence accrue de maladies cardiaques (5). Dans un essai clinique sur 18 personnes souffrant d’insuffisance cardiaque et d’un faible taux d’albumine dans le sang, les BCAA ont amélioré les taux sanguins de cette protéine et réduit la taille du cœur. Cependant, un autre essai sur 66 personnes atteintes de cette maladie a révélé que l’entraînement physique améliorait les symptômes indépendamment de la supplémentation en BCAA (6, 7).
Dans des études sur des rats (8), la supplémentation en BCAA a amélioré les résultats après une insuffisance cardiaque induite et une cachexie cardiaque (perte de poids sévère). Elle a également causé une diminution du rythme cardiaque, de la perte de poids, une augmentation de la fonction cardiaque et du temps de survie, et une fonction mitochondriale accrue.
Néanmoins, quelques études humaines (avec des résultats contradictoires) et certaines recherches animales ne peuvent pas être considérées comme des preuves suffisantes pour soutenir l’utilisation des BCAA chez les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque. Des recherches cliniques supplémentaires sont nécessaires.
Comment prendre soin de son cœur ?
Quels que soient votre âge, votre poids ou vos capacités physiques, faire de l’exercice est important pour votre santé. L’exercice d’endurance aérobie ou le « cardio-training » améliore la circulation, abaisse la tension artérielle et le cholestérol, permet de maintenir le poids et réduit le risque de diabète de type 2. Tous ces facteurs réduisent le risque de maladie cardiaque.
Les autres avantages de ce type de sport – quand il est pratiqué avec modération et sans excès – comprennent une meilleure endurance, un système immunitaire plus fort et une amélioration de l’humeur. Aussi, en prenant de l’âge, cette activité vous permet de rester actif et indépendant.
Pour une bonne santé cardiaque, il est conseillé de faire au moins 150 minutes d’activité aérobique d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité aérobique vigoureuse par semaine. Au programme : marche rapide, course à pied, natation, vélo etc. Et d’ajouter une activité de renforcement musculaire d’intensité modérée à élevée, comme la musculation, deux jours par semaine.
D’après la recherche, la pratique de n’importe quel type d’activité physique – en suivant les recommandation ci-dessus – réduit le risque de maladies cardiaques de près de 20 % et le risque de décès, quelle qu’en soit la cause, de 28 %.
Pour finir, les experts recommandent de choisir le type d’activité physique qui vous plait le plus et qui vous convient le mieux. Car la régularité est la clé.
De la musculation pour le cœur ?
Les exercices de renforcement musculaire comme la musculation vont faire travailler vos muscles contre une résistance ou une charge, augmentant ainsi leur force, leur taille, leur puissance et leur endurance. Le renforcement des muscles peut vous aider à effectuer des activités quotidiennes et à protéger le corps contre les blessures. Des muscles plus forts augmentent également votre taux métabolique, ce qui signifie que vous brûlez plus de calories même pendant que vous vous reposez.
Des recherches présentées lors du congrès de l’American College of Cardiology (9), ont même montré que faire de la musculation peut être même plus efficace pour réduire les risques de maladies cardiaques que du sport traditionnel comme le cyclisme ou la natation. La pratique des poids et haltères faisant grandement chuter le risque de maladies cardiovasculaires.
Néanmoins, comme indiqué précédemment, mixer les deux activités (cardio et musculation) reste le meilleur choix et permet d’obtenir les meilleurs résultats. Alors suivez ces consignes !
Peut-on faire de l’exercice après une crise cardiaque ou un AVC ?
Oui, en général. Une activité physique régulière peut aider à réduire le risque d’avoir un autre événement cardiaque majeur. Après un AVC, les médecins prescrivent souvent une routine d’exercices pour lutter contre le manque d’activité et la perte de muscle, un programme sous surveillance médicale qui comprend des exercices aérobiques, du renforcement musculaire et des exercice de mobilité et souplesse.
Sources :
1 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28349034/
2 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9623632/
3 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26141987/
4 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15349784/
5 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27639835/
6 – https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6028880/
7 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25726428/
8 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26141987/
9 – https://www.leprogres.fr/lifestyle/2018/11/20/sante-cardiaque-la-musculation-serait-plus-benefique-que-le-cardio-training